L’été permet souvent de
revenir sur des questions de la plus haute importance, y compris dans le
domaine de la réalité augmentée !L’article de Anand Dibble (CIO de
Brainberry Global) nous permet de réfléchir sur un point que nous avons parfois
abordé en lien avec la formation et l’apprentissage : La réalité augmentée
va-t-elle faire de nous des idiots connectés ?
La réalité augmentée est de
plus en plus utilisée dans le domaine de la formation et de l’apprentissage.
Elle permet en particulier d’apprendre des gestes techniques de manière assez
naturelle. Utiliser une vidéo ou une animation 3D comme une sur-couche de
réalité donne la possibilité d’ “immerger” l’apprenant dans le réel tout en
conservant le coté reproductible de l’action. A force d’essais, d’erreurs et de
corrections, il est donc possible d’améliorer son geste.
Voici un exemple où la
réalité augmentée permet au peintre en industrie d’améliorer son geste pour
augmenter son efficacité (http://www.virtualpaint.eu). Voir la vidéo en fin d'article.
© Laster Technologies
Dans certaines
circonstances, il est possible de se passer complètement de l’apprentissage et
d’imaginer des systèmes de guidage de gestes utilisant la réalité augmentée,
souvent pour des situations d’urgence. Nous avons parlé ici de l’expérience CAMDASS (Computer Assisted Medical
Diagnosis and Surgery System) de l’ESA. L’objectif est de permettre
à des astronautes d’effectuer des soins d’urgence sans aucune assistance
terrestre (et bien entendu sans aucune connaissance). On retrouve les mêmes
problématiques dans les situations de combat où, par exemple, l’équipage d’un
char en opération doit effectuer des réparations sur un équipement complexe.
Dans ces derniers cas, il
n’y a donc pas de situation d’apprentissage … Est-il donc possible de s’en
passer dans tous les domaines ? C’est le sujet de l’article de Anand. Pourquoi
ne pas créer une banque globale de données de tous les gestes techniques et les
reproduire à volonté en utilisant une paire de lunettes et la réalité augmentée
?
Nous avons déjà déporté une
partie de nos connaissances sur Internet en utilisant Google comme aide
mémoire, pourquoi ne pas faire la même chose avec nos savoir-faire ? Dans cette
perspective on peut se poser la question de la place de l’humain. En effet,
nous serions tous interchangeables, simple vecteur de l’action. Et, en allant
ou bout du raisonnement, un humain est-il nécessaire ?
Nous n’avons pas de réponse
définitive à cette question mais nous l’avons abordé plus directement au cours
de notre 1er ARuseCamp à
Paris et dans l’édition
2014 de Laval Virtual. Il en ressort plusieurs constats :
- La créativité ne peut pas être (pour le moment) intégrée dans les séquences d’assistance. C’est extrêmement problématique pour faire face à des situations réelles. Dans ce cas, c’est l’expérience de l’utilisateur qui prends le dessus. Sans formation et pratique, il n’y a pas d’expérience
- Dans un monde sans apprentissage il n’y a pas d’évolution possible des gestes techniques car il n’y a pas d’erreurs. Les procédures et les gestes sont figés.
- De nouveaux métiers sont en train d’apparaître autour de la récupération et la scénarisation du geste technique. Ces nouveaux “metteurs en scène” seront capitaux pour optimiser les sessions de formations et, par conséquent, réduire le temps (et l’argent, nécessaire à l’acquisition du geste.
Il semble donc que nous ne
soyons pas devant la disparition complète de la formation, et que l’expérience
est encore quelques jours à vivre … Pour revenir à l’exemple de la connaissance
stockée dans “le nuage”, nous avons toujours besoin de l’esprit et de la
réflexion de l’Homme. Les bases sont là et Internet permet de les rendre
accessible au plus grand nombre.
Prenons l’exemple des MOOC.
Diffuser et stocker des cours des plus grandes universités en ligne va t il
faire disparaître les écoles? NON, mais cela offre la connaissance! A qui la
veut.
Nous allons donc plutôt
vers un mode d’action hybride où les gestes les plus “importants” seront à
disposition dans une sorte de “WikiKnowHow” où nous pourrons tous piocher. Nous
pouvons même imaginer (réver?) que cette offre de gestes connus et reconnus
permettra de consacrer le corps et l’esprit des utilisateurs à des actions plus
exaltantes !
Qu’en pensez-vous ?
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire